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Héctor Germán Oesterheld
Héctor Germán Oesterheld (Buenos Aires, 1919- disparu en 1977) était un scénariste de bandes dessinées et un auteur de nouvelles et de romans de science-fiction. Il est l’un des créateurs ayant eu l’une des plus longues carrières dans la bande dessinée argentine.
Attaché aux idéaux démocratiques et à la lutte contre les régimes dictatoriaux, Oesterheld a sympathisé avec le mouvement Montonero et a été l’un des principaux membres de l’intelligentsia argentine à s’opposer au gouvernement militaire issu du coup d’État de 1976. Se cachant pendant des mois pour échapper aux hommes du général Videla, il est enlevé le 27 avril 1977 à La Plata par la police militaire. On pense qu’il a ensuite été transféré dans les centres de détention de Campo de Mayo et de La Tablada, où il a été torturé et finalement abattu quelque part près de la ville de Mercedes.
En 1957, avec son frère Jorge, il fonde Editorial Frontera, qui commence à publier des versions romanesques des bandes dessinées Bull Rocket et Sergent Kirk. Ce succès a incité Oesterheld à publier les magazines Hora Cero et Frontera, dont il a rédigé lui-même la plupart des articles.
Il convient de noter qu’à plusieurs reprises, Oesterheld a signé ses œuvres avec des pseudonymes, tels que H. Sturgiss ou C. de la Vega ; son frère utilisait le pseudonyme Jorge Mora.
Le succès de la maison d’édition a conduit à l’expansion des magazines, ainsi voient le jour Hora Cero Semanal, Hora Cero Extra et Frontera Extra.
Un des personnages les plus célèbres créé par Oesterheld est Ernie Pike, un correspondant de guerre qui relate les batailles de la Seconde Guerre mondiale. Il est basé sur la figure du chroniqueur Ernest Pyle, bien que Hugo Pratt, qui en a dessiné plusieurs épisodes, ait modelé son visage sur celui d’Oesterheld. S’attaquant à un genre aux nombreux clichés, l’auteur lui a donné une approche personnelle en ne concentrant pas l’action sur les combats ou en divisant les combattants en héros et méchants, mais en se focalisant sur les histoires tragiques de soldats inconnus. La publication a été un succès, et le personnage a eu son propre magazine, Batallas inolvidables.
Par la suite, il a continué à créer de nouveaux personnages, tels Ticonderoga, avec Pratt ; Randall the Killer, avec Arturo del Castillo ; Sherlock Time, avec Alberto Breccia ; Joe Zonda et Rolo, le martien adoptif, avec Francisco Solano López.
Le 4 septembre 1957, paraît l’œuvre la plus réussie du scénariste : L’Éternaute, avec des dessins de Solano López, dans Hora Cero Semanal. L’histoire, qui met en scène un voyageur venu de l’éternité qui apparaît chez Oesterheld et lui raconte l’histoire d’une terrible invasion extraterrestre à Buenos Aires, a été publiée en fascicules hebdomadaires jusqu’en 1959, avec un grand succès.
Frontera a fermé au bout de cinq ans, en raison de problèmes économiques, de l’exode de la plupart des dessinateurs et de la vente de titres à d’autres éditeurs, ce qui a finalement conduit à la faillite. Alors que les dettes étaient déjà insoutenables, l’éditeur Emilio Ramírez les a reprises en guise de paiement en 1961. En 1962, les titres sont passés à Vea y Lea, et ont été publiés jusqu’en 1963.
Après la fermeture de Frontera, Oesterheld a continué à écrire pour d’autres éditeurs. En 1961, la maison d’édition Abril a vendu les séries Misterix et Rayo Rojo à Yago. Oesterheld reprend le travail et, le 20 juillet 1962, il lance dans Misterix, avec Alberto Breccia, une autre de ses créations les plus acclamées par la critique : Mort Cinder. D’autres histoires qu’il a créées sont El indio Watami, avec des dessins de Jorge Moliterni ; León Loco, avec Ernesto García ; et Lord Pampa, avec Solano López.