Le journal d’un fou

” Allez-vous en, qu’est-ce qu’il y a de tellement intéressant dans un fou ? ” En reprenant à son compte la pensée centrale de Lu Xun (1881-1936), le plus important écrivain chinois moderne, qui propose la folie comme dernière tranchée pour résister à la ” raison folle “, Giuseppe Palumbo jette un pont entre la culture chinoise et l’œuvre de grands écrivains occidentaux tels Shakespeare ou Pirandello.

Dans un registre moins individualiste, cette raison est très précisément identifiée avec la raison du pouvoir, la loi du plus fort, qui ne laisse d’autre choix à l’opprimé que de se retourner contre ceux qui sont plus faibles que lui. Palumbo s’inspire de la nouvelle de Lu Xun pour bâtir un univers baigné d’une lumière crue et peuplé d’images qui reviennent sans cesse, obsédantes. Les personnages de Palumbo sont prisonniers de la logique aberrante de leur monde, et agissent en respectant des lois qui sont peut-être la règle de toute organisation sociale (et donc perfectible) ou plus simplement les symptômes d’une maladie qui s’attaque l’essence plus profonde de l’homme. Tout en mettant le lecteur devant à ce cruel dilemme, Palumbo (tout comme Lu Xun) nous propose en même temps une issue possible : ” Sauvez les enfants… “